Traversée Lubumbashi / Kinshasa 12 mars 2016, 1er jour
Samedi 12 mars : 1er jour 434 km en 12h
Nous quittons Lubumbashi à 6h15 en compagnie de Jean Pierre qui doit se rendre à Kolwezi. Nous faisons environ une centaine de kilomètres ensemble. 180 km de bitume jusqu’à l’embranchement de N’Guba (N1) que nous loupons, ça commence bien ! Arrivé à Fungurume, plein de gasoil et demi-tour.
Direction Lubidi, objectif Bukama
La piste est relativement belle pendant quelques kilomètres et le soleil brille
mais très vite les bourbiers pointent à l’horizon.
Je commence à les pointer sur le GPS mais j’arrête rapidement car c’est maintenant une succession de grosses flaques et de pistes détruites.
Avant Lubudi, Yann aide des motos à sortir d’un bourbier. Ils sont vraiment impressionnants ces motards avec leurs charges gargantuesques. Je me souviens de Yann à Kananga lorsque nous partions nous balader en moto. Je ne suis pourtant pas bien lourde mais il avait, parfois, bien du mal à garder le cap ! mais chuttttt !
Il est 12h30 et nous voici devant notre 1er RDV : S 10°01.576’ / E 026°18.455’
Traduction : un RDV est un endroit ou un camion est tombé en panne ou embourbé et bloque le passage. Un camion arrive derrière, puis 2 puis 3 etc…idem en face. Vous obtenez alors un « rendez-vous ».
Yann descend et va voir ce qui se passe. Il y a une dizaine de camions en attente et 1 planté avec un réducteur de roue arrière droite cassé. Il commence à pleuvoir et le ciel est de plus en plus menaçant. Je vois Yann revenir en courant et il me dit : « allez, il faut passer … » ok pas de problème, Yann branche les blocages, je branche la GoPro, (chacun son truc !) et en avant.
Ça passe, ça passe, la Toy ne glisse pas, elle s’accroche, elle monte, descend, se penche un peu, remonte et arrive comme une fleur sur la piste de l’autre côté.
Nous descendons pour discuter avec les chauffeurs, enfin, Yann discute avec eux, moi je me fais alpaguer par une « mama » : « ah madame nous souffrons, nous avons faim donner moi ne serez ce que … » je lui donne du pain et là j’entends : « mais c’est trop peu…. » grrrrr j’avais un peu oublié la mentalité de certaines personnes. . Je lui explique, avec le sourire (si si je souriais) que nous avons encore beaucoup de kilomètres à faire et que nous allons rencontrer d’autres gens comme elle que nous devons aider. Yann m’appelle pour faire des photos du camion planté, discussion technique, distribution de cigarettes et nous reprenons la route à 12h55, soulagés d’avoir pu passer.
Quelques beaux paysages
Nous continuons vers Lubidi les bourbiers défilent
et à quelques kilomètres du RDV un camion est stoppé sur un pont.
Ouf, il n’est pas en panne, le chauffeur prend de l’eau. Sauf que, lorsqu’il veut redémarrer l’engin, niet ça ne démarre plus patron. Nous devons attendre que le moteur refroidisse. 10 minutes plus tard nous voyons 1 camion qui arrive dans l’autre sens, puis 2 puis 3. Aie aie aie …je sens un RDV à l’horizon et ici impossible de passer à droite ou à gauche. Yann revient avec le sourire et me dit : « ce sont les camions de Jean Pierre, ils vont dégager le passage en tirant le camion » GENIAL, vive Jean Pierre ….. Effectivement le gros 8×8 dégage le pont en deux coups de cuillère à pot et tout ça en douceur s’il vous plait.
Dans plusieurs villages nous sommes stoppés par des dos d’âne surmontés de gros cailloux et bien sûr des policiers de chaque cotés. C’est le grand show à chaque fois, sifflet, bras tendu pour le signe STOP ! Mais on nous laisse passer sans rien nous demander en nous souhaitant bon voyage et un « que Dieu vous garde » Yann me regarde et me dit : « gg, ce n’est pas possible , t’es certaine que nous sommes bien au Congo? , regarde bien ton GPS ! » Surprenant effectivement mais je vous rassure cela ne va pas durer!
Une situation surprenante au bord de la piste. Un camion a fait un vol et bien sur au lieu de plané il s’est fracassé au fond du ravin. Il y a une tente à coté et des hommes ont installé un système avec un palan pour le remonter !
Nous sommes à 1600 m et le paysage est très beau
Nous alternons ensuite sable, boue …
Nous sommes : ici !
et nous longeons le parc de Lupemba-sud, Y aller ? non, pas envie…
les paysages sont assez chouettes
et re boue
Encore un peu de sable, le pilote, au fond, semble perplexe
Un autre beau passage en vue , enfin c’est ce que je pensais car le pilote en a décidé autrement au dernier moment …p’tit joueur !
Nous redescendons
Il est tard +/- 17h, nous ne serons pas à Bukama ce soir, pas grave. Nous cherchons donc un endroit pour camper. Entre temps, nous rencontrons Monsieur Coco de la société AMECO. Cette société est chargée de refaire et entretenir la piste dans le secteur. Vaste travail, soit avec des engins, soit avec des cantonniers. M. Coco nous conseille de dormir à Luena à la résidence d’AMECO. Il prévient Yann qu’il y a un très mauvais passage dans quelques kilomètres mais qu’il y a une « be route » ( autre piste faite en cas de passages difficiles) il faut juste bien regarder et suivre ses traces.
Pour les traces c’est » fouti » car il a plu mais Yann scrute à droite et à gauche. Nous nous engageons sur une ligne droite bien boueuse mais sans difficulté ….GRAVE ERREUR !
La « be route » était au début. Trop tard pour arrêter la toy, devant nous c’est Beyrouth, sur une largeur de +/-30 mètres et au moins 2 km. Blocage en marche GoPro en ….. Zut plus de batterie. Inutile de vous dire que je ne dis rien à Yann, il un autre chat à fouetter devant. Je prends l’appareil photo d’une main, j’accroche la poignée de la porte de l’autre et en avant Guingamp. Ça racle, ça cogne, ça plonge, ça décolle du côté de la toy. Ça souffle, ça souffre du côté du pilote qui entend tous ces bruits. ♪♫♪Ça balance pas mal♪ ♫ ♪ … pour la copilote ….. Vers le plafond, le tableau de bord, la portière tout ça en tenant fermement l’appareil photo. La vidéo est forcément très saccadée mais reflète bien ce que nous avons passé et fait mal à Yann quand il la visionne …pauvre toy. Yann réussi à stopper sur la droite avant un « bourbaque » encore plus gros. Un coup d’œil à droite, pas de piste, à gauche YES, il retrouve la » be route ». Nous sommes sauvés
Bourbier : S 09°37.988 / E025°49.747
Nous avons pris la « be route » : S 09°37.829 / E 025°49.703
le bourbier en photo
Les gens d’AMECO bosse sur ce tronçon, bientôt une belle piste
Il fait nuit lorsque nous arrivons à Luena. Nous trouvons par hasard la société Ameco. Monsieur François, le directeur, nous attend car prévenu par M. Coco. Super accueil.
Merci beaucoup de nous avoir permis de camper chez vous.
Le lendemain matin Yann vérifie la toy., rien de cassé. Le bas de caisse est un peu enfoncé, la barre » marche pied » installée par Yann avant de partir a quand même été déplacée de plusieurs centimètres vers l’arrière et une bavette « article 15 » a disparu !
Lubumbashi/ Luena 434km en 12h
Antuka, plus que jamais, Land Cruiser Oyeeeee….
Et idem pour votre doctorat en potopote !
SIMPLEMENT TROP BEAU
Faut reconnaître que les bourbiers restent une joie….. surtout à regarder les autres s’y lancer.
Merci pour ces belles vidéos.
Bonne route.
Alain et Pat.
C’est tout simplement sublime, astucieux et merveilleusement courageux.
Merci de nous faire participer à cette aventure, on vous suit à la trace et on ne vous lâche pas.
Francine et Philippe Rosseels
Merci pour ce beau reportage qui nous rappelle quelques aventures du passé, certes moins rocambolesques. On vous envie quand même, cette solidarité sur les routes de potopoto si rare de nos jours. On peut s’imaginer la tombée de la nuit, les grillons, le ciel étoilé, les bruits étranges de la savane, les mirages de la nuit, le parfum de la terre imbibée.
Encore merci, continuez à nous faire rêver.
Merci pour le partage…. On a fait cette route il t a 30 ans…..
Je viens de visiter votre Blog.
Tout simplement bravo pour le périple, les paysages… Il faut être opiniâtre et courageux, aventurier aussi.
Bonne fin de parcours. Nous aurons peut être l’occasion d’en discuter de vive voix?
Riad, un Collègue de Boualem
Super reportage. .. merci de pis le faire partager.. On vous suit jusqu’au bout