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Du 15 au 23 mars : 

Samedi 15 mars

Sortie du Togo : impeccable .
Immigration ghanéenne : parfait également . L’agent, souriant, nous accorde 2 mois de visa sans discuter.

Et pour la voiture ?
Bien, bien, bien… L’agent des douanes nous demande notre Carnet de Passage (CDP).
Je reprends calmement mon explication, avec le sourire :
– « Nous n’en avons pas car la Fédération Automobile en France a refusé de nous en délivrer un car notre véhicule est immatriculé en RDC. » Et côté RDC, c’était non aussi… parce que nous sommes Français. Ou alors il fallait laisser une caution d’environ 8000 $ au service des douanes …euhh non non !!
L’agent, très courtois nous explique qu’il faut nous rendre dans un autre bureau, à quelques kilomètres, pour voir le chef. On s’exécute. J’y retourne avec mon speech bien rôdé. Mais cette fois, l’agent est embêté :
– « C’est la première fois que je vois des touristes sans CDP. Je ne peux pas vous laisser entrer comme ça, vous risqueriez d’être arrêtés par la police. »

Il appelle un autre chef et nous demande – toujours très courtoisement – de patienter. Petit souci : je ne comprends pas bien son anglais, donc à chaque phrase, je sors mon classique :
– « Sorry, sorry, could you repeat please ? »
Voyant mon désarroi, il propose de trouver un traducteur, et c’est ainsi que Hugues, un Togolais qui travaille à la douane ghanéenne, arrive à la rescousse. Verdict : j’avais bien compris, il faut attendre un autre chef. Heureusement, nous patientons dans une salle climatisée (il est midi, il fait très chaud, et ça tape fort dehors).

Une heure plus tard, on nous invite à rentrer dans le bureau du chef. Et là… surprise : ce ne sont pas un, mais quatre chefs qui se présentent à nous. Yannick et moi échangeons un regard rapide :
– « Aïe, quatre chefs, et il est midi, ….»
Et c’est reparti pour l’explication du non-CDP. Après quelques questions (propriétaire du véhicule, conducteur, etc.), ils vérifient notre assurance, en l’occurrence la Carte Brune CEDEAO que nous avons souscrite au Bénin. Pour info elle couvre : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée-Bissau, Guinée Conakry, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.
Une fois tous les papiers en règle, l’un des agents demande à l’interprète :
– « Combien de jours souhaitent-ils rester ? » Je le devance et répond : – « 15 jours. »
– L’agent me dit alors :« C’est le même prix pour 1 jour ou 30 jours. »
– Alors moi : « Dans ce cas, 30 jours, merci ! »
Vient ensuite l’Epineuse question du : « How much ? »
Je crois entendre 5000 Cédis… – « Ça fait quoi ? 300 € ? Ouch. Je montre discrètement à Yannick la calculette de mon tel 300€. C’est dans la fourchette haute, mais bon, pas le choix…
Pas sûr de moi, je demande à ce qu’on m’écrive le montant. Et là je lis : 50 Cédis. Soit… 3 € ! Non, ce n’est pas possible ! Je dois faire une tête bizarre, car l’un des chefs me demande : – « It’s too much ? »
Euh… non non, pas du tout ! Je n’ose pas dire « au contraire », mais je glisse quand même que dans certains pays, c’est bien plus cher.
Seul hic : nous n’avons pas de Cédis. Yannick sort un billet de 50 €. Là, c’est sûr, c’est fichu. Mais les agents sont vraiment adorables, ils ont sincèrement cherché à nous aider à chaque étape alors nous décidons de leur donner les 50€
Je donne donc le billet, et commence à vouloir expliquer qu’ils peuvent le partager entre eux pour leur aide, leur gentillesse, etc.
Et là, un des chefs me coupe dans mon élan et me demande : « Voulez-vous qu’on vous rende la monnaie en Cédis ? »
– « Euh… ben …oui, oui, merci ! »
Ils nous rendent 47 € en Cédis, au taux officiel du jour, sans aucune commission.

Welcome to Ghana ! Je récapitule :
C’est avec un visa de 60 jours à 20 € et un laissez-passer de 30 jours pour le véhicule à 3 € que nous entrons au Ghana. Nous arrivons dans la région de la Volta, et mettons le cap sur les chutes de Wli, prêtes à nous offrir un peu de fraîcheur après toutes ces émotions administratives !

Un peu d’histoire avant de prendre la route :

Vers 300 – 1200 : Développement des premiers royaumes Akan (Bono, Denkyira), avec un commerce florissant (or, kola, sel).
Vers 1670 : Fondation du royaume Ashanti par Osei Tutu et Okomfo Anokye à Kumasi. Le trône d’or devient symbole d’unité.
XVIIe – XIXe siècle : Apogée du royaume Ashanti, puissance militaire et économique majeure en Afrique de l’Ouest.
1471 : Arrivée des Portugais à Elmina. Début de la traite atlantique.
1600–1800 : Les Britanniques, Néerlandais, Danois, Allemands se disputent les forts côtiers pour le commerce de l’or et des esclaves.
1821 : La Grande-Bretagne établit la Colonie de la Côte-de-l’Or.
1874 : Kumasi est détruite par les Britanniques.
1901 : Intégration complète du royaume Ashanti à l’Empire britannique.
1947 : Fondation de l’UGCC, premier mouvement nationaliste.
1949 : Kwame Nkrumah crée le CPP et lance la lutte pour l’indépendance.
6 mars 1957 : Indépendance du Ghana (premier pays d’Afrique subsaharienne à se libérer). Nouveau nom « Ghana » en hommage à l’ancien empire du Ghana médiéval.
1960 : Nkrumah devient président. Il lance des projets panafricains et industrialise le pays.
1966 : Coup d’État militaire. Début d’une période d’instabilité avec alternance de régimes militaires et civils.
1981 : Jerry Rawlings prend le pouvoir. Il gouverne jusqu’en 2001.
1992 : Nouvelle Constitution, retour au multipartisme. Rawlings devient président élu.
2000 : Alternance pacifique avec l’élection de John Kufuor.
2009–2024 : Succession de présidents élus : Mills, Mahama, Akufo-Addo, avec une stabilité démocratique remarquable.

En piste !


Pistes et routes tops


Nous campons au Waterfall lodge à quelques mètres de la reception des chutes . La visite sera pour demain .

Dimanche 16 mars

La cascade de Wli, également connue sous le nom de chutes d’Agumatsa – qui signifie « Permettez-moi de couler » – est la plus haute chute d’eau du Ghana et de toute l’Afrique de l’Ouest, avec ses 80 mètres de hauteur.
Elle se compose de deux niveaux :
– une chute inférieure, facilement accessible (c’est celle que nous avons visitée),
– une chute supérieure, bien plus difficile d’accès… (Nous n’y sommes pas allés – l’escalade, ce n’est plus vraiment de mon âge et en fait ne la jamais été !!) !

L’intérèt également de cette visite c’est de rechausser les basket de faire un run d’environ 1 heure …le bonheur

C’est certain , en saison des pluies cela doit être assez impressionnant.

Nous partons ensuite vers le sanctuaire de Tafi Atome Monkey qui se situe à environ 30 kilomètres au sud des chutes. Cette réserve naturelle est dédiée à la protection des singes mona et patas.


Leur particularité ? Ces primates vivent depuis environ 200 ans dans la forêt tropicale préservée qui entoure le village de Tafi Atome.
Considérés comme des messagers des dieux, ils ont toujours été protégés par les traditions locales, ce qui a permis de préserver leur habitat naturel jusqu’à aujourd’hui. Il n’y a ni barrière, ni clôture. Certes, les singes sont habitués à la présence humaine, mais ils restent entièrement libres.

Et alors quand le festin bananes arrive , c’est la régalade.

C’est parti à la recherche d’un camp ou d’un spot de wild camp. Le paysage est vraiment chouette.


Mais pour le côté wild, c’est raté : aucun endroit qui nous convienne, ou alors trop exposé, pas plat, impossible d’accès …

Bref, on pousse jusqu’à Akosombo pour finalement trouver un emplacement au bord du lac Volta.


Ce n’est pas vraiment notre style, mais pas trop le choix cette fois. Ah oui, j’allais oublier : depuis notre arrivée au Ghana, on a remarqué qu’il y avait beaaaaaucoup d’églises, de toutes sortes, et partout.
Et bien sûr, à notre arrivée sur place… c’est le festival du bruit : églises qui hurlent à tue-tête, bars qui montent le son à fond, restos qui diffusent de la musique comme s’ils voulaient concurrencer les deux autres. C’est infernal ! Nous voulions nous faire un petit resto qui est proposé au camp mais c’est impossible , on ne s’entend pas discuter . Heureusement à partir de 22h c’est silence complet , enfin complet presque , car à 2h du mat les coqs prennent la relève !!

Ce matin c’est grand soleil , petit dej et oustttt on s’en va .

Lundi 17 mars

Le départ est sympa mais apres quelques kilomètres.

Circulez, y’a rien à voir !


Nous avions prévu de visiter les Boti Falls. Nous y sommes allés, et à l’entrée, je demande :
– « Y a-t-il de l’eau ? »
Réponse : niet. Pas une goutte. Et franchement, l’endroit est bof… donc demi-tour direct. On enchaîne avec une bonne galère pour trouver un camp du nom de K Farm. On demande aux gens, chacun nous dit :
– « Ah oui, c’est par là… »
– « Ou peut-être par ici… »
Bref, on tourne en rond.
La route ? Pas terrible. La piste ? Encore pire. Rien à voir avec les belles routes de la région de la Volta. Finalement, on trouve l’endroit. Ce n’est pas un camping, mais plutôt un wild camp non officiel.
Mais bonne surprise : l’endroit est très joli, calme et bien aéré. On s’y pose, contents d’avoir enfin trouvé notre coin pour souffler un peu. et ici pas d’église!

Mardi 18 mars

Nous quittons notre spot en direction de Kumasi.


Comme la veille, rien de vraiment intéressant sur la route : beaucoup de circulation et une chaussée en mauvais état.
Finalement, nous décidons de ne pas aller jusqu’à Kumasi et de faire une halte à la Bobiri Butterfly Sanctuary. Une petite pause nature qui promet d’être plus agréable que la route elle-même !
Normalement il y a environ 400 espèces recensées mais la bonne période est entre mars et juin juin, période de leur plus grande abondance. Pas grave le cadre est calme et reposant et heuseusement car le lendemain …aie aie

Ce soir c’est diner à l’interieur de voiture car rain rain rain !!! le lendemain le soleil est bien là .

Mercredi 19 mars

C’est reparti sur la piste… mais après à peine 3 ou 4 kilomètres, on entend un inquiétant :gling, d’gling, d’glong…
STOPPPPP !
Yannick descend, inspecte rapidement et là… c’est la cata de chez cata : Un support d’amortisseur est littéralement fracturé.
Ambiance : on passe du mode balade bucolique en mode « urgence mécanique » en quelques secondes. Le récit de cette mésaventure en vidéo et quelques photos.


Nous reprenons la route et arrêtons dans un hôtel vers Dunkwa-On-Offin , pas le choix la route et les paysages de ce coté ne sont vraiment pas jojos !

À peine arrivés sur le parking, Yannick vérifie l’amortisseur : nickel. Il regarde de l’autre côté et là… douche froide. L’autre amortisseur a perdu les boulons du haut ! Re-galère.
On est crevés, rincés, et pour être honnête… un peu (beaucoup) blasés, surtout moi.

Et pour couronner le tout, Yannick a perdu un amalgame sur une dent… Oui, comme les goujons de l’amortisseur, ça se barre de partout mais là c’est vraiment pas top. Nous mangeons rapidement sur la terrasse de l’hôtel qu’ils nous mettent à disposition et au dodo.

Jeudi 20 mars

C’est reparti …

Heureusement l’endroit est bien pour travailler et ce matin la dent va un peu mieux .


Vers 10h00, nous reprenons la route. Et là… c’est pas beau, pas beau du tout !


Sur environ 100 km, de chaque côté, les collines et les champs sont littéralement labourés par des pelleteuses, à la recherche d’or. Les matériaux sont partout au bord de la route.

Le paysage est complètement défiguré. Plus aucune trace d’agriculture, juste des chercheurs d’or un peu partout, certains équipés de détecteurs, arpentant des montagnes retournées par les machines.


Les villes que nous traversons sont pauvres, et l’ambiance générale évoque un vrai Far West moderne, avec une majorité d’hommes dans les rues. Et les devantures de nombreux bars ne laissent aucune ambiguïté sur l’ambiance qui y règne…


Nous arrivons enfin au bord de mer dans la camp de Elize bay . Ici le cadre est tout simplement paradisiaque , ouff ça fait du bien . La dent tient le coup et les amortos aussi .

Et ce soir c’est régalade

Vendredi 21 mars

Nous restons au camp une journée de plus

Samedi 22 mars

Bon anniverssaire JB !

De bonne heure le matin, départ des pêcheurs

Vers un autre camp au bord de mer par une piste . Nous traverssons une concession d’hévea


Le nouveau camp, beach camp est moins bien que le précédent. C’est moyennement propre, il y a beaucoup d’embruns, l’air est lourd et collant, et la voiture est toute poisseuse… berkkk !

Mais joli couche de soleil

Dimanche 23 mars

Direction le poste frontière entre le Ghana et la Côte d’Ivoire. On va voir si notre laissez-passer à 3 € est valable à Elubo, un poste bien plus fréquenté que celui par lequel nous sommes entrés.
Oui, oui, je stresse un peu (beaucoup) !

Finalement, tout se passe bien. C’est un peu long, mais sans souci particulier.
– Passage douane : OK, l’agent prend le laissez-passer sans broncher.
– Immigration : impeccable, rapide et courtois.
– Re douane, et là… deux douanières tiquent en ne voyant pas de Carnet de Passage (CDP). Elles appellent le chef. J’entends :
– « Which country ? »
– « DR Congo, Kinshasa »
– « It’s OK ! »


Et voilà, nous voici au poste de la Côte d’Ivoire.































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