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Du 25 au 28 decembre  : Kinshasa – Luozi – Londela Kayes ( R. Congo)

Avant toute chose, un grand merci à tous, fidèles lectriceset lecteurs celles et ceux qui nous ont aidés, invités, ou sponsorisés ( CFAO et CMK) à Kinshasa . Un immense coup de chapeau à Kevin, qui nous a hébergés et supportés pendant deux mois.
Kévin, tes deux perruches s’envolent enfin à nouveau !

Après nos 20 mois de roadtrip notre passage à Kinshasa nous a fait beaucoup de bien, repos et remise en forme pour la voiture et ses occupants étaient necessaire et indispensable.

Un très gros bisou à Jakou et c’est le départ

Nous prévoyons de remonter en Europe par route et par pistes ! . Ni l’un ni l’autre ne connaît ces pays d’Afrique centrale (excepté le Maroc)… C’est une découverte sans filet qui se profile devant nous. Un voyage qui s’annonce totalement différent du premier et sans doute moins long. Bien sûr, il y aura beaucoup moins de faune, mais probablement de magnifiques paysages. Des cultures différentes nous attendent également, peut-être un pays difficile à traverser… Nous verrons bien.

En attendant, j’adopte la méthode Coué et m’inspire de la citation de Loïck Peyron que j’adore :
« Le plus beau voyage, c’est celui qu’on n’a pas encore fait. » !

Voici le programme , en jaune ce que nous avons fait , en rouge ce qui nous attend


J’avais prévu que cet article couvre tout le roadtrip de Kinshasa à Pointe-Noire… Eh bien, non, non ! Le Bas-Congo nous a réservé tellement de surprises qu’il aurait presque fallu deux articles pour tout vous décrire sur notre aventure infernale ! Vidéo en fin d’article


25 décembre 2024: Nous devions également quitter Kinshasa lundi 23, mais d’après quelques informations, le bac de Luozi, que nous devons emprunter, n’est pas certain de fonctionner le jour de Noël, date à laquelle nous et serions sont arrivés. Départ donc le jour de noeil , c’est parti ! 6 h 45… route dégagée, pas d’embouteillages, juste un ralentissement vers Matadi Kibala.

Départ de Kinshasa le 25 décembre à 7h00 / Arrivée au poste frontière Londela Kayes Congo Brazza le 28 décembre / 450 kilomètres


Deux heures plus tard, nous arrivons au péage : passage sans encombre, contrôle DGM impeccable. Il y a beaucoup moins de circulation que lors de notre passage en octobre. Malheureusement, toujours des accidents sur la route…


Nous empruntons la piste juste après Kimpese, et pour l’instant, ça roule plutôt bien !

La piste est un peu humide, certes, mais ça passe sans problème !


Et avec des portions très sympa


À 16 h, la piste est bloquée par un bus embourbé depuis un certain temps. Quelques minutes après notre arrivée, il parvient enfin à se dégager.


16h 45 nous trouvons un très chouette emplacement avec une belle vue sur les collines.
25 décembre : Jour 1 Kinshasa – Matinda : 301 km de 7h 00 à 17h00

Jeudi 26 décembre

8h00: petit dej

9 h00 départ tranquillou . La piste est très bien jusqu’au bac de Luozi .

10 h00 arrivée au bac de Luozi

11 h00 : sur le bac : prix 25 000 fc ( ± 9 $) avec reçu .11h20 : d’ébarquement

11h30 : DGDA pour déclarer notre passage 20$

12h30 : DGM pour avoir l’autorisation de quitter le territoire car les personnels du poste frontière n’ont pas ces documents ; 100 $ !

13h30 : fini !


A partir de Luozi nous sommes à +/- 120 km de poste frontiere de Nkindui coté RDC et Londela Kayes coté R Congo braza.


C’est reparti ! La piste est bien, un peu… couci-couça de temps en temps mais ça va . Par contre le ciel se charge.

ll est 15 h, et ce qui devait arriver, arrive : il commence à pleuvoir.. un peu, puis un peu plus, puis beaucoup.

La Toy patine, glisse et swingue entre les ravines. Le pilote gère… puis ne gère plus, et paf ! La belle se pose sur le châssis et la pluie continue de tomber sans relâche.


Yannick décide d’attendre, mais 45 minutes plus tard, malgré la pluie, il se résout à essayer de nous sortir de ce guêpier en utilisant les plaques pour que les roues s’agrippent dessus.


À 16 h 30, après plusieurs tentatives infructueuses, le pilote change de stratégie et utilise le treuil. La pluie diminue enfin, ce qui me permet de sortir et de filmer la scène. ( vidéo plus tard)


17 h 05 : La Toy cède enfin sous la tension du treuil et sort de son piège !

Nous décidons de camper juste à côté pour la nuit. Nous sommes trempés, surtout Yannick. La latérite colle aux bottes, c’est l’enfer, on en met partout ! On mange rapidement avant de filer au lit avec des stratégies pour « 0 boue dans le lit » ! Le début de la nuit est rythmé par pluie, pluie, pluie … Ce qui est un peu flippant pour la piste de demain !
26 décembre : Jour 2 Matinda – Bandakani : 68 km de 9h00 à 17h00

Vendredi 27 décembre

Départ à 8 h, sans petit déjeuner. Nous sommes à environ 60 km de la frontière. La piste a légèrement séché en fin de nuit… contrairement à nos affaires ! Et dans la voiture, une odeur absolument dégoûtante commence à titiller notre odorat !

Nous roulons toujours sur la N12 : tantôt une piste correcte, et puis… ça se dégrade.


Et puis, inévitablement, Radio Tam-Tam s’est mise en marche ! Un arbre fraîchement déraciné nous barre la piste. Comment est-il tombé ? « Ah, c’est l’orage ! » Mais les feuilles et les fleurs sont encore toutes fraîches et l’orage c’était hier soir… « Oui, oui, mais non non, c’est autre orage, juste maintenant ! » Bien sûr, prenez-nous pour des clés de 12 ! Tssss… no comment
Évidemment, tout le monde arrive en un quart de seconde, machettes en main. La piste se dégage enfin après négociation du « petit quelque chose ».

Et c’est reparti avec une piste de plus en plus gaboue

Et de moins en moins large

Vers 11 h, nous faisons une pause pour un petit déjeuner qui fera office de déjeuner ! Nous en profitons pour rincer queqlues affaires dans le ruiseau.

C’est reparti pour le même scénario avec l’état de la piste.


12 h 40 : La piste se transforme en bourbier… et paf ! La Toy se retrouve à nouveau posée. Cette fois, c’est un peu différent et plus pimenté : pas de latérite,non… mais un bon gros bourbier noir et PUANT !!!

Rebelote : Yann sort les plaques, essai 1, puis 2… rien à faire. Et mon dieu, qu’est-ce que ça pue !
On passe au treuil, mais là encore, paf : ça ne fonctionne pas, l’arbre se déracine. Yann repère un autre arbre sur la gauche… mais il est bien trop loin. Il faut donc sortir le câble supplémentaire de 60 mètres et le relier au treuil avec une poulie. Ensuite, une série de manilles, ajuster la bonne longueur de câble avant de treuiller… Bref, un vrai travail de titan !
Et autour de nous ? Une armée d’ingénieurs , tous plus « qualifiés » les uns que les autres commentent la scène et bien sû, ils ne sont pas avares de conseils, ce qui commence a agacé le pilote !

Petite anecdote parmi tant d’autres, mais celle-ci… il fallait la trouver !
Sur la voiture, nous avons les drapeaux des pays que nous avons visités. Sur la portière, il y a le drapeau de la RDC, notre pays d’accueil, celui de la France, notre pays de naissance, et entre les deux, le plus beau : le drapeau de notre Bretagne . Chauvine, moi ? Ben oui, c’est normal c’est le plus beau ! Sur ce drapeau, il est écrit « BZH » (abréviation de Breizh, la Bretagne en breton).

Là, un des spectateurs s’approche, observe attentivement et lit à voix haute : « République Démocratique du Congo, France… »
Il s’arrête un instant, plisse les yeux, réfléchit intensément, puis lance fièrement :
« BZH ? C’est le « Bas Zaïre Haut »

Yannick est aidé par un papa José et, une fois le treuil allongé et bien positionné, il peut enfin tenter une nouvelle manœuvre. Mais rien à faire, la Toy reste plantée. L’odeur est tellement atroce que j’ai juste envie de vomir…

Depuis une trentaine de kilomètres, le constat est simple et triste : cette partie du pays est complètement à l’abandon. Les habitants sont livrés à eux-mêmes. Pas de pistes dignes de ce nom, des conditions d’hygiène déplorables, et pour les soins médicaux… c’est carrément le néant.
Les villageois me demandent de filmer pour « montrer leur réalité ». Ils font des déclarations face à la caméra… (vous le verrez dans la vidéo). Mais quelle tristesse.

Yann refait quelques réglages sur le cable et on recommence une nouvelle tentative, cette fois c’est la bonne , il est 14h00


Il faut ranger les cables etc … et un aurevoir au Papa José et aux autres villageois …des rencontres inoubliables


14 h 25 , nous repartons. Le moral commence à flancher… Franchement, quelle galère tout ça ! Et nous ne savions pas encore ce qui nous attendait ! La piste n’est plus qu’une piste à moto et on ne sait pas ce qu’il y a à droite et à gauche. Un vrai cauchemer !

15 h 00 : Nous arrivons à Kimuela et devons présenter notre autorisation de sortie du pays, obtenue à Luozi. Sans ce document , impossible d’aller plus loin.
Le poste de police est plutôt grand, et les policiers sont vraiment sympas.


On en profite pour demander l’état de la piste jusqu’au poste frontière. « C’est un peu bien, en tout cas, avec votre machine, ça va passer ! »

Aïe, aïe, aïe… Pas vraiment des paroles rassurantes ! Quand on entend ça, on sait que la galère n’est jamais bien loin… En effet ce n’est plus une piste à voiture. C’est l’HORRRREUR !

15 h 30 : Après avoir fait un repérage à pied, Yann me dit qu’il y a un pont en ciment un peu plus loin et décide qu’on s’arrête là pour la nuit. De toute façon, aucun véhicule ne passe par ici, donc pas de risque de se faire déranger.

Une dalle en ciment… le bonheur ! Pas besoin de patauger dans la boue. Le must du camping improvisé ! 30 minutes plus tard : Bam, il pleut, et pas qu’un peu ! Heureusement, nous avons eu le temps d’installer nos affaires avant le déluge.
La pluie est intense mais brève… la chance tournerait-elle enfin ? On croise les doigts ! Soirée tranquille et nuit hyper calme.
27 décembre : Jour 3 Bandakani – Au dessus de Kimuela : 66 km de 8h00 à 15h30

Samedi 28 décembre

8 h 20 : Yannick part faire un repérage. Verdict : « Il va falloir être prudent ! »
Et effectivement, c’est encore une épreuve de force et le rythme est donné : 1 heure pour parcourir 1 km !
Il faut à nouveau retravailler la piste et racler les talus avec le pare-buffle… La Toy est mise à rude épreuve, mais elle tient bon et nous aussi malgré tout . De toutes les façons pas le choix !

C’est pire qu’hier, on avance 100 m/ 100 m , l’horreur ! on n’en peut plus.

10 km / 3h plus tard nous arrivons enfin au poste frontière de la RDC . Très vite un petit attroupement se forme autour du bureau de la DGM.

L’accueil est sympathique et détendu. On tente bien de nous demander deux petits papiers : un document de l’OCC et le certificat de désinfection du véhicule. Mais là, sérieux les gars… il faut arrêter les bêtises, on est de la RDC ! Donc non, évidemment, nous n’avons pas ces documents. « Bon, ok, pas grave ! »

Tout se passe bien… jusqu’au moment où l’on doit tamponner nos passeports

OU EST LE TAMPON ?!
Plus de tampon ! Nos trois compères commencent à discuter fort :
— « C’est toi qui l’as ! »
— « Mais non, c’est lui ! »
— « Certainement pas ! »

Après un débat acharné, le verdict tombe : le chef de la DGM, parti rendre visite à sa famille, a embarqué le tampon avec lui !

On ne peut pas sortir sans tampon. Nouvelle discussion animée… et finalement, en guise de tampon, nous héritons d’une déclaration sur l’honneur avec témoin , soigneusement manuscrit sur nos passeports. OMG !! jusqu’au bout … mais ce n’est pas terminé .

Le chef de poste prévient Yannick : « Il y a 300 mètres de piste impraticables il faut refaire le tracé.
Yannick répond calmement : « Ok, je vais me débrouiller. »
Mais le chef insiste et propose de prendre des villageois pour aider. Que nenni, que nenni ! Mon cabochard refuse poliment l’aide proposée.
Nous avons environ 15 kilomètres de « no man’s land » devant nous, et bien sûr, ce n’est pas du gâteau… encore une sacrée épreuve en perspective !

Ici, il faut carrément passer au-dessus de la piste ! Bien entendu, Yannick est allé sonder le passage avant… et ouf ça passe

Nous arrivons au pied d’une longue montée, et Yann part, une fois de plus, explorer la piste. Lorsqu’il revient, il est tout simplement anéanti : « Il nous faudrait deux jours pour refaire cette piste ! »
Ah non, camper ici au milieu des hautes herbes, sous la pluie, avec les insectes qui tourbillonnent autour de nous… hors de question ! Il faut trouver une solution.
Et elle est rapidement trouvée : le chef de poste de la DGM est prévenu par une moto, et quelques minutes plus tard, une dizaine de gars arrivent, prêts à nous prêter main-forte.

Et là, tout va très vite, très vite ! Ils disent à Yannick : « Madame doit filmer ! » Alors, je filme. C’est dans une ambiance d’extrême bonne humeur que la ravine se transforme petit à petit en une véritable piste.

Ces rencontres et ces aides nous réchauffent le cœur. La récompense, bien méritée, sera à la hauteur de tous ces efforts et de cette solidarité.

Le vieux papa du bureau de la DGM me demande un cadeau. Pas d’argent, non, il veut un cadeau. Ok, je cherche rapidement et je lui remets un attaché-case tout neuf. J’en profite pour donner aussi des médicaments au chef de poste.

Mais… voilà que des voix commencent à s’élever :
« Ah, le cadeau ! Et moi ? Pourquoi lui ?! »
Je réalise alors ma bêtise. Un motard qui passait par là me fait gentiment remarquer :
« Mademoiselle » (oui, oui, il a bien dit mademoiselle !) « ici, chez nous, si vous donnez un cadeau à une seule personne, ça crée des jalousies… et ça peut devenir la guerre dans le village! »
Aïe, aïe, aïe… Il faut rectifier le tir et vite ! J’active la case « méninges » et trouve une solution :
« Oui, j’ai bien compris, mais j’ai remis cet attaché-case à ce monsieur parce qu’il est le plus âgé et qu’il travaille au bureau de la DGM. Donc, ce cadeau est en réalité destiné au bureau de la DGM, pour ranger et protéger les documents. » Et Yannick d’ajouter avec un sourire : « Et pour ranger le tampon ! »

Ouf, je m’en sors bien, et tout le monde approuve avec des hochements de tête. Le vieux monsieur portera la valise jusqu’au bureau, mais elle restera ensuite à l’intérieur de l’office… sous le regard bienveillant de tous.enfin normalement.


28 décembre : Jour 4 Au dessus de Kimuela – frontière RDC:20 km de 8h00 à 14h30

C’est fini, la piste est maintenant correcte jusqu’au poste frontière de la République du Congo. Nos amis de la DGM nous informent que la piste de l’autre côté est : je cite « très, très bien . »
Ouf… mais notre soulagement sera de courte durée. Les agents de l’immigration de l’autre côté nous annoncent une toute autre nouvelle…
Mais ça, ce sera dans le prochain article !
En attendant, vous pouvez vous poser cette célèbre question :
« Que diable allaient-ils faire dans cette galère ? »























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