hippopotames muanda bas congo ,noël 2014
Voir des hippopotames en Afrique, quoi de plus banal me direz-vous ! Oui c’est vrai, mais dans le Bas Congo en R.D.Congo, ça relève du miracle. Il en reste 5 ou 6 dans la mangrove répertoriés par ICCN, un couple et 3 ou 4 jeunes. Nous décidons donc d’aller passer Noël à Muanda et de tenter de voir ces chers hipos.
Nous contactons Marcel Collet, responsable, qui est sur place depuis plusieurs mois maintenant. La visite de la mangrove que nous avions déjà faite en 2012 est possible. Voir les hipos possible oui mais, tout cela va dépendre de leur humeur, ce sont des animaux sauvages et ils vont ou bon leur semble ! De plus, nous sommes en saison des pluies, ce qui n’augmente pas nos chances, au contraire. Pas grave, on y va quand même, de toute façon revoir la mangrove est déjà une chance alors …
Départ de Kin pour Matadi. J’adore cette route avec l’arrivée sur Matadi. Il faut être prudent car il y a beaucoup de circulation mais les paysages sont splendides. Nous croissons les inévitables voitures surchargées !
Avant d’aller à Muanda, nous décidons de passer 2 jours à la biosphère de Luki. Elle se situe au nord de Matadi. Nous avons deux routes/pistes possibles, une simple et une un peu plus compliquée. Devinez celle que l’on a choisie ?
Bon, c’est une nouvelle fois un demi-tour(en 2012 aussi). Nous pouvions certainement passer cette fois mais, la flemme, pas envie de jouer avec la pelle.
Nous arrivons à Luki en fin d’après-midi, le site n’a pas changé depuis notre dernier passage. La biosphère de Luki est un des derniers bastions de la forêt du Mayombe qui meurt jour après jour sous les chaines des tronçonneuses.
Nous allons nous protéger des maringouins, ils sont particulièrement voraces ici, presque microscopiques donc passent au travers des moustiquaires. En 2012, nous avions été défigurés et même un peu malade. L’arsenal est sorti, ils ne nous aurons pas. Malheureusement les produits ne font rien et c’est l’hécatombe, nous sommes littéralement dévoré.
Le lendemain matin, anti histaminique je t’aime ! Nous faisons quand même une petite promenade de 2h dans la forêt pour revoir ce cher « Zipo ». Il a quand même 700 ans, et son envergure mérite le déplacement et le respect.
Direction Muanda, quelque merveilleuse piste, grande, rouge, verdoyante.
A Muanda, nous passons une nuit « chez Marie » elle a refait ses chambres et elles sont vraiment très chouettes.Tel :+243 998757681 et +243 81 50 44 680. Petites promenades au bord de mer et langoustes au diner
La 2eme et 3eme nuit, nous allons chez les sœurs.C’est une très jolie mission et l’accueil y est chaleureux. Il est possible de louer des chambres climatisées ou pas, avec de l’eau et du courant sans interruption !.Tel : +243 81 00 36 787. C’est aussi le point de départ pour la mangrove. Le responsable, Marcel Collet y a son bureau. Tout est parfaitement organisé,location de pirogue à moteur avec deux pisteurs, repas de cossas cossas, visite de la mangrove et des hippos.
Aie, depuis 3 jours je regarde la météo, il annonce de la pluie pour ce mardi !
Ce matin, effectivement, le ciel est bien gris, quelques gouttes commencent à tomber. Je protège les appareils photos, 1 protection, 2 protections et dans le sac à dos. La gopro a son boitier étanche donc pas de soucis de ce côté. Tee shirt de rechange, ponchos imperméables etc. Nous sommes prêts.
C’est le départ, il drache ! On ne voit rien. La pirogue à moteur file et nous nous protégeons comme nous pouvons.
Une petite accalmie en arrivant sur l’île aux coquillages. C’est impressionnant ces petites îles qui se sont construites sur des tas de coquilles d’huitres (huîtres différentes de celles de ma Bretagne quand même !)
Nous laissons un groupe de personnes sur l’île, certains sont en effet un peu découragés par la pluie et préfère rester à l’abri. Nous partons à la recherche des hippos. 30 bonnes minutes de pirogue et voilà la pluie qui redouble mais alors là, c’est vraiment le déluge. C’est cuit pour les hippos, impossible de sortir un appareil photo dans ces conditions. La GoPro ne sera d’aucune aide car si nous voyons les hippos ils seront trop loin.
Toujours sous la pluie, un pécheur nous dit qu’il a vu les hippos juste à côté.
Et là, miracle, la pluie s’arrête, non le soleil ne brille pas, quand même ! Mais plus de pluie et plus de vent et soudain à 30/40 m nous voyons 2 têtes au-dessus de l’eau. Un mal et une femelle nous disent les pisteurs
Waouh mes premiers hippos sauvages. Vite, mais avec prudence, on est dans une pirogue, ça bouge un peu et malgré mes origines bretonne, je n’ai pas vraiment le pied marin ! Je déballe l’appareil photo et clic clic je mitraille. Quelques minutes plus tard, notre pisteur veut partir, il trouve que le mal devient un peu menaçant. C’est vrai qu’il est toujours face à nous et semble se rapprocher. Encore 5 minutes, SVP. Nous nous éloignons un peu et nous pouvons continuer de les admirer. Finalement, ce sont eux qui sont partis avant nous.
Retour sur l’ile ou les autres voyageurs nous attendent ainsi qu’un excellent déjeuné de cossas cossas.
Nous repartons vers Muanda, le soleil pointe le bout de son nez à l’horizon et nous, nous avons plein de belles choses dans la tête.
Le lendemain c’est le départ pour Matadi ou nous attendent nos amis Patricia et Alain pour le réveillon du 31. Un petit footing sur la piste, une douche et nous voilà reparti.
Arrivé au péage du pont Maréchal, il fait nuit et bingo, une roue de crevée ! Changement de roue et nous arrivons chez Patricia et Alain. Une douche, autres vêtements, le réveillon peut commencer !
La semaine est terminée, retour sur Kin avec une petite halte vers les monts Cristal…
certainement une prochaine expédition…
Magnifique reportage,
Ça fait 61 ans que j’ai quitté cette partie du Congo, mais les photos me rajeunissent et me replongent dans cette atmosphère datant, un régal. Encore bravo aux reporters.
Avec tous mes compliments. A+
Merci beaucoup René pour votre commentaire. A bientôt. gg