Du 23 au 26 avril : Diama – Nouakchott – Poste-frontière El Guergarat
Mercredi 23 avril
Départ vers la Mauritanie, direction le poste-frontière de Diama.

Il paraît que, là aussi, c’est un peu au petit bonheur la chance : certains galèrent, d’autres pas du tout… Voyons donc ce que le sort nous réserve !
Ah oui, j’allais oublier : j’ai fait la demande du visa Mauritanien en ligne.
Le mien est arrivé cinq jours plus tard.
Celui de Yannick ? Refusé. Pourquoi ? Mystère absolu.
Je refais une demande… et 48 heures plus tard, nous recevons enfin le précieux sésame.
Ouf. C’est le dernier.
Ce matin avant de quitter la camping nous avons la chance d’apercevoir un patas surnommé singe rouge ou singe hussard à cause de sa robe rousse et de sa posture fière, bien droite, comme i ! Bon, le notre est un peu endormi et vouté !!

Allez, c’est parti : les passages de frontière… tout ce que j’adore, !!
Côté Sénégalais : comme d’hab, rapide, efficace, pro.
Côté Mauritanien : pro aussi… mais alors, un poil plus long (ben oui, sinon ce serait pas drôle !).
C’est parti : Avant même les formalités de visa, on nous envoie au poste de douane : notre immatriculation congolaise pose problème !
Allons bon, ça commence…
L’agent, très sympa, nous explique que ce poste n’est qu’un point de passage, pas un vrai bureau de douane. Pour régulariser, il faudrait rebrousser chemin, monter vers Rosso, et se taper le fameux ferry.
Et là, c’est moi qui me crispe : j’ai tellement entendu d’horreurs sur cette frontière de Rosso… Non, ce n’est pas possible !
Voyant notre désarroi, l’agent nous propose une alternative : nous pourrions passer ici mais avec un permis de 15 jours pour le véhicule.
Ouf, ça ira très bien, car on a prévu de traverser rapidement la Mauritanie car il fait très chaud maintenant , avec l’idée d’y revenir en fin d’année. Inchallah
Nous y voila enfin


A peine 15 kilometres plus loin nous croisons nos premiers dromadaires .

Tout se passe très bien, on traverse une sorte de marécage, pas de quoi faire des photos extraordinaires et après environ 30 minutes STOOOOP on s’arrête pour aider un automobiliste en galère.
Roue crevée. ; Roue de secours dégonflée
Bref, Yannick entre en mode « assistance tout-terrain » et vient à la rescousse, comme d’hab !


Et là, nous apercevons une voiture, à quelques mètres, qui semble ensablée. Yannick va voir, puis revient en me disant : On va les sortir de là. Ok. Nous sommes ici tracé bleu .



Et… et… et c’est ici que les ennuis commencent. Compliqué ? Le mot est faible : c’est carrément la Bérézina version sahélienne. En avançant la voiture juste un chouïa de plus pour tracter l’autre véhicule, la Toy s’enfonce. Yannick insiste un peu : c’est pire. Il recule : encore pire. Il réessaie ? C’est la CATA…


Résumé : Plantage. Certaines photos sont extraites de vidéos, donc pas toujours très nettes… vidéo juste après le récit


Nous recevons la visite de compatriotes qui s’arrêtent, plein de bonne volonté également. Ils essaient de nous venir en aide, et très vite, tout le monde met la main à la pâte. Le treuil passe sous la Toy, on l’accroche à un 4×4 sur la piste. On sort les plaques de désensablage, méthode classique… mais rien à faire.




On tente alors la version musclée : une sangle en plus du treuil, et deux véhicules pour tirer. Et là ? Toujours rien. Pire, à chaque essai, la Toy s’enfonce un peu plus !



On tente même l’impossible

Après une bonne heure de tentatives, d’idées en tout genre et de sueur, nos amis, un peu navrés, nous quittent. Ils sont désolés de ne pas pouvoir faire plus, mais nous leur sommes vraiment reconnaissants d’avoir essayé.
Entre temps, le plus drôle , si l’on peut dire , c’est que nos amis, ceux que nous voulions justement aider… s’en sont sortis tout seuls ! Mais comme c’est à cause de cette bonne action que nous nous sommes retrouvés plantés, il était hors de question pour eux de nous abandonner. Une belle leçon de solidarité, encore une fois.

Le chauffeur sénégalais, un habitué des lieux, fait la route Maroc-Sénégal régulièrement. Achat, revente, business. Il part donc au village à quelques kilomètres afin de trouver le spécialiste local de l’argile. Oui, ici ce n’est pas du sable : c’est de la vraie glaise, de celle qui colle aux bottes… et aux pneus. Visiblement, on n’est pas les premiers…

Pendant ce temps-là, sur notre droite, une autre voiture s’est joyeusement ensablée , décidément, le coin a des allures de club des plantés . Le chauffeur vient nous rendre une petite visite, voyant dans quel état nous sommes il renonce à nous demander de l’aide !! » bon, on se tient au courant si l’un de nous trouve une solution « .

Et à gauche ? Ah, là, c’est encore une autre ambiance. Le gars n’est pas planté, non, lui c’est carrément son moteur qui a lâché.
– Il ne démarre plus ?
– Non, non… il a lâché.
– Genre ?
– Juste tombé sur la route !!

Le soleil décline et nous attendons …attendons avec je l’avoue l’idée que personne ne viendra et là on est un peu seuls


40 minutes après notre sauveur arrive Un grand type en sandales, surnommé par les locaux « Sidi Argile » – autant dire qu’on est entre de bonnes mains. Il jauge la situation, gratte un peu le sol , lance un regard à notre Toy engluée jusqu’aux moyeux, puis lâche calmement :
— « Ah oui… là, c’est sérieux. »


il est 17h30 . C’ est parti pour un ballet millimétré de planches, cric, sacs de sable, dégonflage, regonflage, prières discrètes… L’homme connaît son métier. Il recommence l’opération une bonne trentaine de fois sur chaque roue. Yannick est scotché, il ne connaissait pas cette technique. Plus de détails dans la vidéo



Ici,pas question d’utiliser le cric Hi-Lift dans ce sol marécageux : il s’enfonce comme dans du beurre mou. Il aurait fallu placer des cales profondément à chaque opération… Autant dire : mission impossible (même Tom Cruise aurait passé son tour !).
Alors que Sidi « Argile », lui, avance. Doucement, tranquillement, mais sûrement, il est en train de réussir …l’impossible !


Nous avons un visiteur complètement indiferent . Il passe son chemin sans même un regard de compation

Opération sable





Il est +/- 22h …Il fait nuit et après quatre heures d’efforts, d’essais, de sueur et de cric qui grincent autour des 4 roues, l’équipe de Sidi guide Yannick pour une marche arrière juste ce qu’il faut et pas un centimètre de plus, une marche avant , une autre marche arriere , et hop la marche avant qui nous délivre de ce piège.

De mon coté au couché du soleil je suis allée me coucher, car les moustiques dans ces marécages étaient sacrement voraces. . En tout: 8 h 00 de galère. Pour Sidi Argile, ce n’est pas fini. Infatigable, il s’attaque au second véhicule planté un peu plus loin.
Jeudi 24 avril
Nuit calme, fraîche, sans moustique sur la piste … ouf, une trêve bienvenue. Un petit coup d’œil sur l’endroit. Reflexion : depuis notre départ en janvier 2023 nous avons rencontré quelques difficultés mais jamais comme celle ci ..il fallait bien que ça arrive un jour !!


Un petit coup d’œil sur l’endroit



Ce matin, c’est une autre histoire : opération nettoyage ! Et l’argile, comment dire… en version béton armé est solidement incrusté partout, du châssis aux chaussures bref partout . Résultat : on tape, on gratte, on cogne mais toujours très content d’être sortie.


Il faut aussi regonfler


Jeudi 24 avril
Voilà, c’est reparti !
Direction Nouakchott, la capitale de la Mauritanie. La route ? Un peu monotone… ou alors, c’est nous qui commençons à accuser le coup. Les kilomètres défilent, le paysage change peu… Bref, pas l’étape la plus palpitante du roadtrip, mais pas grave .




Desert et hop entére de la ville


Nous trouvons un camping… enfin, plutôt un emplacement sur un parking à l’entrée de la ville, au bord de la mer. L’endroit est plutôt joli et tranquille… enfin presque, dans la nuit c’est un un ballet d’aller et venue de voitures. Apparemment, c’est le spot de Nouakchott pour philosopher , méditer … à toute heure !

Vendredi 25 avril
Ce matin , dans une brume qui se dissipe peu à peu, nous apercevons les pêcheurs qui partent en mer.


Hier Yannick a vu CA !

Donc petit dej ce matin ressemble à CA !


Après ce bon petit déjeuner, nous reprenons la route, direction la frontière avec le Maroc.
OUI MAIS… c’était sans compter sur un autre problème. Quand je dis que nous sommes fatigués, je ne raconte pas des « tarabiscouilles » Yannick, toujours très attentif, prudent et prévoyant, n’a pas, selon lui, anticipé suffisamment ,
Nous roulons sur une quatre-voies sans séparation.


Devant nous, un camion… vieux !Yannick le double, normal.
Sauf que, au même moment, le chauffeur du camion se déporte pour éviter un vélo ou un piéton (je ne sais plus). Yannick veut alors s’écarter légèrement mais un autre camion arrive en face, juste à côté de nous. Impossible donc de se décaler, et impossible d’accélérer : un véhicule est devant nous.
Le chauffeur du camion tente de redresser son engin, mais sans direction assistée, c’est mission impossible. Et là, dans le rétro, je vois arriver la bête (c’est gros !), et la collision devient inévitable. Bam.
Ça râââcle.
Nous stoppons sur le bas-côté. Le chauffeur du camion est arrêté, mais ne veut pas descendre. Il est jeune et semble tétanisé. Yannick lui demande de descendre… rien. Il tente de repartir. Je prends les degats en photos et la plaque du camion

La porte arrière est morte et ne s’ouvre plus



Très vite, une personne arrive, puis deux, puis trois… Ça discute avec le chauffeur, qui finit par accepter de descendre.Nous ne comprenons pas ce qui se dit. Le ton monte, puis redescend.

On attend !!

Un ou deux coups de téléphone plus tard, un monsieur nous explique qu’il connaît un garagiste tôlier qui peut réparer la portière (qui ne s’ouvre plus). Ok, mais Yannick refuse de payer (oui, oui, il est vraiment fatigué !)Pas de souci, c’est pris en charge, par qui ? On ne sait pas
Nous voici donc chez le tôlier. Ca rediscute …


Bien, bien… Il y a eu, la veille, un abattage de mouton, et les abats sont restés sur place. La subtile odeur vient nous taquiner les narines de temps en temps, accompagnée par le bourdonnement de centaines de mouches qui virevoltent autour du festin.

C’est parti pour l’opération .


Quand Yannick voit un marteau — qui ressemble plus à une masse — se diriger vers la voiture, il intervient ! Il explique ce qu’il faut faire pour éviter de défoncer ce qui n’est pas abîmé.


au milieu de tout cela on nous sert un thé bien chaud

Après avoir inspecté la poignée que le patron propose à Yannick, et malgré son insistance, Yannick renonce à l’installer car il sait que ça n’ira pas . Il sort donc sa perceuse , bout de ferraille etc …comme d’hab et il finit la réparation




et voila opération terminée


Il est 13h 40 , nous ne passerons pas la frontière aujourd’hui . Objectif trouver un camp ou un emplacement pour camper . ouf, les paysages sont de plus en plus sympas


Bon, c’est vrai c’est …desertique mais on vous a prévenu , pas de tourisme en Mauritanie cette fois , trop chaud , trop de fatigue




Et soudain le vent se lève


Il est 17h 30 et toujours pas de camp . Il ya bien quelques spot d’Overlanders mais ils sont au bord de la mer et a environ a 20 km de piste ! alors Non en plus avec ce vent ca doit etre épouvantable . Nous sommes environ ici







Je finis par trouver un endroit à la villa Maguela . Il y a d’autres overlanders , nous trouvons une petite place , mangeons rapidemant et au lit



Vendredi 26 avril
Nous découvrons ce matin la villa et la magnifique vue


La passage de la frontière se passe comme une lettre a la poste . En route vers le Maroc


La Mauritanie est le pays que nous attendions avec impatience dans cette remontée…
Et pourtant, c’est aussi celui que nous avons traversé le plus rapidement — et où il nous est arrivé le plus de choses !
Évidemment, tout cela n’a rien à voir avec le pays lui-même, mais uniquement (encore une fois !) avec la fatigue accumulée.
Nous reviendrons en Mauritanie, c’est sûr : ce pays est une véritable pépite.
Voici ce que l’on à fait à gauche et ce qui était prévu, à droite !

Ce n’est que partie remise , à bientôt beau pays… Inchallah !
Quel beau reportage
Il faut avoir les nerfs solides pour ne pas s’énerver dans de tels circonstances
Bravo
Merci Annick …oui effectivement faut resté cool !!!!
Quelle galère
ahhh ouiiii
Et bien, que de galères dans ce beau pays! Mais vous vous en êtes bien sortis au final !